Les escaliers en voûte sarrasine viennent d’une tradition très ancienne. En effet, cette méthode de construction en voûte était déjà utilisée par les Égyptiens puis par les Romains, il y a plus de 8 000 ans.
S’appuyant sur la cohésion forte du liant et de ses composants, la voûte permet de franchir des portées de plusieurs mètres sans appui intermédiaire ni suspente. Cette technique permet de réaliser des escaliers particulièrement résistants, mais aussi très esthétiques.
La conception
Avant toute chose, il faut concevoir l’escalier et pour ce faire de nombreuses dimensions doivent être relevées et ce de façon minutieuse :
> contours de la cage d’escalier
> dimension de la trémie
> hauteur d’étage
> reculée
> obstacles éventuels
> faux équerrage
> faux aplomb des murs ou cloisons
Grâce à toutes ces mesures, il est possible d’effectuer les calculs nécessaires au dessin de l’escalier :
> calcul de la pente
> calcul de la hauteur et du nombre de marches
> calcul du giron
> détermination du balancement par développement du la ligne de jour
À partir de tous ces calculs, il est possible de dessiner l’escalier. Il faut ensuite reporter ce dessin au niveau du sol et du mur à l’endroit où l’escalier sera construit. Cette étape s’appelle l’implantation. Cela consiste à tracer au sol en grandeur réelle le plan de l’escalier avec la projection de la ligne de jour et les nez de marche.
Ce tracé sur le sol et le mur est très important. Il faut donc veiller à prolonger les traits représentants les marches et contremarches afin de toujours disposer de repères et ce même après la réalisation des saignées. Cela permettra par la suite de pouvoir positionner avec précision les éléments de revêtement de l’escalier.
- Escalier sur voûte sarrasine : escalier balancé, posé sur une voûte hélicoïdale à intrados droit
- Voûte hélicoïdale : voûte dont le tracé est en hélice
- Intrados : face inférieure de la voûte
- Escalier balancé : escalier sans palier de repos, où la réduction des collets des marches doit être harmonieusement réparti sur le plus grand nombre d’entre elles ; le balancement joue un rôle essentiel dans le confort d’usage de l’escalier, il évite de passer brusquement d’une marche étroite au collet à une marche parallèle
- Ligne de jour : ligne fictive suivant l’extrémité des marches côté jour, représentée par la projection horizontale du jour
- Nez : ligne extrême de la largeur de la marche du côté de la montée, le nez peut être mouluré.
- Reculées : longueur disponible, en projection horizontale, entre le départ et l’arrivée de l’escalier, et mesurée sur la ligne de foulée
- Trémie : espace vide réservé dans un plancher pour le passage d’un escalier
- Contremarche : petite pièce verticale placée entre deux marches consécutives
- Échappée : hauteur libre de passage mesurée verticalement entre le nez de la marche et la sous face du plancher haut ou l’intrados de la volée supérieure
La pose
Grâce au tracé effectué précédemment, on peut procéder à l’exécution des saignées nécessaires à l’ancrage des marches et contremarches. Elles sont réaliser de façon à laisser le passage de la marche ou contremarche avec un jeu de 1 cm de chaque côté. Ainsi, un réglage de marches est possible à l’aide de petites cales biseautées en bois.
On procède ensuite à la pose du patin au départ de l’escalier.
Ensuite, les premières marches et contremarches sont montées suivant les repères sur le mur tout en s’assurant que tout est bien de niveau. On scelle tout d’abord la contremarche et la marche dans le mur puis on remplit les triangles en briquetant au plâtre. Pour terminer le remplissage, on utilise un réglet qui prend appui sur les deux arêtes des marches. Il faut être minutieux et précis car en aucun cas le plâtre ou la brique ne doivent dépasser cet alignement.
La voûte de répartition est réalisée en même temps que le remplissage des triangles. Cela permet ainsi de monter sur l’escalier au fur et à mesure de sa construction. Les briques sont posées en partant du patin d’ancrage en rangs perpendiculaires au mur.
Le montage de la voûte de fond peut se faire une fois l’escalier complètement posé avec la voûte de répartition achevée. Les briques sont posées cette fois-ci parallèlement au mur et au sens de la montée de l’escalier.
Lorsque l’escalier est terminé, tous les trous qui peuvent rester du briquetage sont bouchés, on effectue un rattrapage de l’arête extérieure de l’escalier.
- Emmarchement : largeur de l’escalier ou longueur d’une marche
- Giron : profondeur de la marche mesuré au droit de la ligne de foulée et à l’aplomb des nez de marches
- Hauteur d’étage : distance prise verticalement entre le point 0 de l’escalier et le niveau du sol fini de l’étage supérieure
- Jour, lumière ou lunette : espace vide qui occupe le centre de la cage d’escalier
- Ligne de foulée : ligne fictive passant au milieu de l’emmarchement de l’escalier si celui-ci est inférieur ou égal à 1 m ; dans le cas contraire, la ligne de foulée est située à 0,50 m du limon.
- Collet : extrémité de la marche placée contre le quartier tournant
- Quartier tournant : élément courbe qui raccorde les limons de 2 volées droites différentes
- Limon : pièce d’appui supportant l’extrémité des marches côté jour de l’escalier ; le faux-limon est placé du côté du mur
- Volée : ensemble de marches et contremarches entre deux paliers successifs
Cette technique de construction a fait ses preuves à travers le temps. Solide et esthétique, cette méthode de construction en voûte sarrasine permet de réaliser des escaliers avec des finitions irréprochables. Que ce soit pour une rénovation d’un ancien escalier ou pour du neuf, Faites appel à SEBELER pour votre escalier en pierre !